Après 3 jours de course, Sodebo Ultim 3 a déjà parcouru presque 2 000 milles sur les 14 000 que comptabilise le parcours… Mais ce tronçon se prêtait au sprint, quand d’autres à venir seront plus ardus, comme le pot-au-noir dans les prochains jours. La flotte devrait basculer dans l’hémisphère sud ce dimanche.
Les cirés lourds ont été remisés, les coupe-vents plus légers sont de sortie. Sodebo Ultim 3 évolue actuellement dans des alizés instables. La route s’annonçait plus simple, mais hier soir encore notre duo était bien mobilisé tel qu’en témoigne notre reporter embarqué (ci-dessous). Même si la fin de nuit a été plus calme, il va falloir composer avec les dévents des îles du Cap Vert dans la journée.
A 150 milles derrière le leader de la course, le dernier né des Ultims guette les options choisies par le Maxi Edmond de Rothschild et le Trimaran Macif pour aborder au mieux le pot-au-noir. Faudra-t-il les suivre ? Faudra-t-il prendre une autre route ? A cette heure, impossible de savoir. La cellule routage surveille le phénomène météo.
7 novembre au soir – Mot du bord de Martin Keruzoré / Sodebo Ultim 3
« Notre horizon, une ligne blanche parfaitement rectiligne qui nous encercle, délimitant une mer bleue gris d’un ciel nuancé de forme et de couleurs.
Notre paysage ne change pas, ou très peu malgré les vitesses élevées que nous tenons depuis quelques heures. La mer file sous nos étraves mais les nuages semblent statiques, comme ancrés dans ce décor. Il n’y a personne, aucun réel repère pour nous dire si nous évoluons à travers cet océan. Seul l’écran de l’ordinateur de bord permet de visualiser notre position et le chemin parcouru à travers l’Atlantique. Aujourd’hui, les grains se sont invités à la fête, le vent nous joue des tours, par magie il prend de l’angle, forcit ou mollît. Un vrai casse-tête pour Thomas et Jean Luc, qui laissent un jour de repos au pilote automatique qui jusqu’à présent avait fait le gros du travail. Le duo se relaie à la barre, peaufine les réglages, pour tenter de maintenir une vitesse moyenne dans ces conditions hasardeuses. La moindre nébulosité génère des variations de vent, le bateau accélère fort, 40knts, saute de vague en vague, ça fume, puis retombe en plein vol quelques minutes après, silence, la risée est passée. Cette progression est usante pour les nerfs, nos petits camarades ont-ils le même menu en ce jeudi 07 Novembre ?
Martin »