Cette nuit la flotte des Ultims de Brest Atlantiques est passée entre les Açores et Madère. Sodebo Ultim 3 pointe en 3ème position dans l’Ouest de la flotte. La seconde nuit, plus calme, rompt avec le début de course musclé, et l’ambiance à bord de détend.
Sodebo Ultim 3 a empanné en fin de matinée et fini d’enrouler l’anticyclone des Açores. La route va désormais être cap au Sud dans des conditions plus clémentes : une mer moins formée, des vents médiums relativement établis…
Prochain rendez-vous critique, le pot-au-noir, une zone instable particulièrement active ces derniers jours. Thomas Coville et Jean-Luc Nélias devraient être aux portes de ce phénomène demain en fin de journée. Les mots de notre reporter embarqué…
7 novembre – Mot du bord de Martin Keruzoré / Sodebo Ultim 3
« Deuxième nuit à bord de Sodebo et une tout autre ambiance. Les montagnes russes laissent place à de longues glissades sur une houle beaucoup plus maniable que la veille. En ce début de nuit, la question se pose de quand aller installer l’amure du j0 (voile d’avant). La nuit est noire, les vitesses sont toujours au-dessus de 30 nœuds depuis quelques heures, il va falloir y aller, revêtir harnais et casque pour aller jouer les funambules à l’étrave centrale de Sodebo Ultim 3. La décision est prise de manger un plat chaud, le premier depuis notre départ pour ensuite aller installer cette voile d’avant, la plus grande de notre garde-robe, destinée à des allures plus abattues. Sans même les apercevoir, les foils fendent la mer et laissent échapper des sifflements complétant toute une partition musicale. Le plat du soir avalé, les bottes déjà chaussées, Thomas et Jean-Luc se mettent en condition pour cette prochaine manœuvre. Dans la pénombre du cockpit, les visages sont concentrés, ils répètent ensemble la procédure avant de s’extraire de la cellule de vie. Thomas évolue en avant de la coque centrale, éclairé par un projecteur situé dans le mat, il tente de se frayer un chemin à travers les bouts et les embruns. Jean-Luc, lui est au piano avec toujours un œil attentif sur Thomas. C’est une véritable chorégraphie que les deux marins effectuent sur le pont, les points blancs de leur lampes frontales évoluant d’un côté et de l’autre du bateau pour acheminer la lourde voile à l’avant. Une fois l’amure fixée à sa galette, il est temps de rentrer à l’abri pour hisser le gennaker. Plusieurs minutes au moulin à café sont nécessaires pour pouvoir ensuite le dérouler et prolonger les glissades jusqu’au bout de la nuit.
Martin »