Tour du monde des ultimes en 2019 : Brest comme une évidence Le port des records

Repousser ensemble les limites de la course au large en solitaire, synonyme d’aventure et d’émotions pour un large public, tel est l’objectif annoncé des armateurs du Collectif Ultim. L’épreuve qu’ils ont officiellement présentée, ce vendredi au Nautic de Paris et dont la première édition se déroulera en 2019, est l’expression de leur ADN. Et pour cause, l’organisation d’une course autour du monde en multicoque et en solitaire traduit un véritable esprit d’aventure et d’innovation. Le choix de Brest comme ville de départ et d’arrivée apparait ainsi une évidence. La cité du Ponant, porte d’entrée de l’Europe, s’est développée au cœur d’une rade magnifique dans une culture maritime symbole à la fois d’ouverture, de modernité et de tradition. Les chasseurs de records l’ont compris et depuis bien longtemps. Voilà en effet déjà plus de 30 ans, depuis que Philippe Monnet et Olivier de Kersauson ont ouvert la voie. Depuis, tous viennent s’amarrer au port de Brest. Sur monocoques comme sur multicoques géants. En solitaire comme en équipage. À chaque fois, ils y sont accueillis avec chaleur et ferveur.

« L’esprit pionnier et aventurier est toujours à l’origine de la réussite des entreprises qui, comme les marins, osent ou ont osé se lancer dans des paris audacieux. La création du Collectif Ultim est née de la volonté de plusieurs armateurs de construire ensemble un projet pour relever de nouveaux défis et le partager avec le plus grand nombre. L’un de nos objectifs majeurs était de réunir les meilleures chances de succès, pour aboutir à la création du premier Tour du Monde en solitaire sur nos bateaux. Aujourd’hui, nous avons bien avancé et procédé au choix de la ville de Brest », précise Patricia Brochard, Co-présidente de Sodebo et présidente du Collectif. Le choix de la ville de départ et d’arrivée du Tour du Monde ne doit donc rien au hasard. De fait le port Finistérien, tourné vers l’Atlantique et fort de son expérience pour l’accueil des départs et arrivées de circumnavigations, affiche de vrais atouts pour un évènement d’une telle envergure. En effet, quelle ville du littoral français peut autant que Brest se revendiquer « ville de la Mer » ? Site stratégique de la « Royale » depuis sa création par Richelieu en 1631, la ville s’est dédiée à la mer depuis cette époque. C’est à Brest que fut fondée en 1752 la célèbre Académie de Marine qui compta parmi ses membres la plupart des grands explorateurs de la fin du XVIIIe siècle. La ville demeure aujourd’hui un site majeur pour la Marine Nationale (Force Océanique Stratégique, Aéronavale, navires de surface, École Navale…) sans oublier le pôle civil de construction et de réparations navales.

Brest, ville de records

Pour ne pas oublier ce passé, Brest célèbre tous les quatre ans le patrimoine maritime mondial en réunissant les plus beaux voiliers des cinq continents pour une fête gigantesque. Par conséquent, dire que Brest a l’expérience des grands évènements nautiques est un euphémisme et, comme toujours, on sait que l’on peut compter sur la mobilisation populaire des Bretons pour réserver un accueil enthousiaste et chaleureux à ces marins qui les fascinent. « J’ai eu l’impression d’être arrivé sur la lune ! Arriver à Brest avec toute cette foule de gens, c’est une chose que je n’avais jamais connue auparavant », se souvient notamment Francis Joyon, se remémorant son arrivée après son tour du monde express en 57 jours et 13 heures en 2008, preuve de la ferveur locale. D’ailleurs le skipper d’IDEC Sport – tout comme l’équipage de Spindrift 2 de Yann Guichard – n’a- t-il pas choisi à nouveau Brest, en novembre dernier, pour s’élancer pour sa circumnavigation ? Si. Pourquoi ? « Parce qu’aujourd’hui, dans l’esprit des marins, les choses sont claires : un tour du monde, ça part et ça revient à Brest », explique Philippe Monnet. Après lui, en 1988, Olivier de Kersauson, Ellen MacArthur, Florence Arthaud, Peter Blake, Tracy Edwards, Jean-Luc Van den Heede, Pascal Bidégorry, Bruno Peyron, Laurent Bourgnon, Franck Cammas, Bernard Stamm, Loïck Peyron ont également entamé et/ou terminé leurs défis à Brest. Le Polonais Tomasz Cichocki, le Hollandais Henk de Velde ou encore Thomas Coville font partie de ceux qui y ont démarré une tentative, « parce qu‘il existe peu de challenges de ce type et que la rade de Brest est un endroit unique », explique le skipper de Sodebo Ultim’.

LA course ultime

Désormais, c’est dans un mode de gouvernance conjoint que le Collectif Ultim et la ville entament la longue marche qui les sépare du départ de la course programmé en 2019. « Nous allons faire de ce Tour du Monde l’une des épreuves phares de la course au large », a déclaré Jean-Bernard Le Boucher, Directeur des programmes de course au large du groupe Macif. D’ores et déjà Sodebo Ultim’, Actual, Banque Populaire et Macif y travaillent, et ce, en collaboration avec la ville de Brest à tous les niveaux. En ce sens, une cellule de travail va être mise en place dès le début de l’année 2016 pour la partie sportive et la réglementation, en lien avec la Fédération Française de Voile. « La création du Cadre réglementaire est une étape déterminante pour le développement des Ultims. Elle est porteuse d’avenir », indique Jean-Pierre Champion, président de la FFV. Par ailleurs, Brest va créer une structure partenariale pour porter le projet qui revêt aujourd’hui le nom provisoire de Brest World Ultim Tour à l’échelle de tout un territoire. Son but : associer les meilleures compétences et des partenaires solides pour faire de cet évènement au rayonnement international – évidemment moteur sur le plan économique à Brest, en Finistère mais aussi en Bretagne -, LA course ultime !

Les Fêtes Maritimes de Brest 2016 en préambule

« Nous espérons que de nombreux candidats nous rejoindront pour partager cette aventure », a déclaré Patricia Brochard Co–Présidente de Sodebo et Présidente du Collectif Ultim, rappelant que l’épreuve sera ouverte à tous les bateaux répondant aux règles du cadre architectural. « Nous espérons que cet évènement en créera d’autres », a-t-elle ajouté. Pour commencer, les Ultims seront les bienvenus aux Fêtes Maritimes de Brest programmées entre le 13 et le 19 juillet prochain. Un rassemblement unique qui, faut-il le rappeler, offre à des centaines de milliers de passionnés des concerts, des espaces d’exposition, des animations et des séquences magiques telles que les parades maritimes et les feux d’artifice. En somme, un spectacle magnifique, sur la terre comme sur l’eau. Une occasion parfaite pour démontrer, une fois de plus, qu’à Brest, on sait recevoir !

Sodebo, la liberté a du bon !