Sodebo Ultim' 3ème de The Bridge L'interview de Thomas Coville

Le soleil se lève et éclaire la baie de New York lorsque Thomas Coville, Jean-Luc Nélias, Loïc Le Mignon, Thierry Briend, Billy Besson et Vincent Riou coupent la ligne d’arrivée de The Bridge en passant sous le pont Verrazano. Il est 5 heures 18 minutes et 55 secondes à New York. Nous sommes le 4 juillet.

Partis le 25 juin, l’équipage de Sodebo Ultim’ a mis 8 jours 16 heures 18 minutes et 55 secondes entre le Pont de Saint-Nazaire et le Pont Verrazano qui marque l’entrée de la baie de New York. Au compteur du trimaran à l’arrivée à New York, 3549 milles (6572 km) que les six hommes ont parcouru à une vitesse moyenne de 17 nœuds.
Cette régate transatlantique contre le vent s’est déroulée dans des conditions plutôt clémentes comparé à ce que promet généralement l’Atlantique Nord. Rien à voir avec les grands surfs de l’Océan Indien ou du Pacifique et avec la moyenne réalisée cet hiver par Thomas Coville en solitaire. Pour mémoire, sur le même bateau, il avait fait le tour du monde à la vitesse de 24 noeuds de moyenne contre 17 sur cette course.

Une course transatlantique, l’interview de Thomas Coville

La course

« Lorsqu’on prend le départ d’une course comme The Bridge, on écrit l’épilogue avant même le départ : on veut tous le même résultat mais on ne sait pas encore comment ça va se passer. C’est la magie des courses et des transatlantiques »

Le résultat, un podium

« En tant que skipper, je suis forcement déçu mais il ne peut y avoir qu’un seul gagnant.

Quand on navigue comme ça d’est en ouest, il y a des rebondissements et beaucoup de jeux d’élastique. A chaque fois que l’on revenait sur les leaders, nous avions un nouvel espoir et nous nous sommes battus pour. L’écart est relativement proche car il y a eu un vrai match. Sur le niveau de maîtrise des bateaux, il y a une vraie homogénéité ».

La régate

« L’adversaire a bien joué, très bien joué. François (Gabart) a un bateau plus récent que le nôtre, mais il faut savoir le mener !
IDEC SPORT a très bien joué stratégiquement. Une très belle course de Francis (Joyon) !

Macif est plus léger et plus large que nous. Il est plus véloce dans le petit temps et dans les relances.
IDEC SPORT est « le » bateau de référence de l’équipage autour du monde. Pour cette course, il avait typé le bateau avec une voile de petit temps.

Sur l’échiquier de l’Atlantique, MACIF et IDEC SPORT n’ont pas laissé de place même si à trois reprises, le décalage se comble et se reconstruit. C’est quasiment exponentiel.
Il n’y a pas d’erreur de la part de François et de Francis. Il y a une homogénéité en termes de compétences et c’est du très haut niveau qui présage des régates exceptionnelles. C’est positif pour ce qu’on essaie de construire avec le collectif. »

Un sport mécanique qui peut être violent

« C’est aussi un sport mécanique. Nous allions vite quand nous avons percuté un thon de bonne taille. Dans le choc, le safran tribord a cassé au ras du plan porteur, ce qui a été bien sûr un handicap pour la performance.
Nous avons aussi eu une fuite du système hydraulique, sur la fin de course. La réparation prend du temps sur la récupération et la navigation.
La blessure de Thierry a été très impressionnante pour lui et pour nous. Mais il ne faut pas résumer la course à cela. J’ai eu la chance de naviguer avec une super équipe, c’était jubilatoire, professionnel, avec de la rigueur et de l’humour. »

The Bridge, un évènement exceptionnel

« Merci à l’organisation pour ce format de course différent. Tout ce qui a été monté à Nantes avec le basket, le départ de Saint-Nazaire avec beaucoup de monde, le symbole du Queen Mary 2, l’événement pour les partenaires à bord du paquebot pendant la course et l’arrivée dans ce site à New York… c’était un projet ambitieux qui a répondu à ses ambitions. Demain, je pense que le public se mobilisera à nouveau sur des projets comme ça, et nous en serons aussi acteurs avec Sodebo. »

New York, un symbole

« Quand tu arrives à New York, tu penses aux migrants qui n’avaient pas le choix et qui arrivaient d’Europe avec l’espoir d’une vie meilleure, l’espoir de recommencer.»

Les mots de Patricia Brochard, co-présidente de Sodebo

« Quel beau symbole d’arriver à New York le jour de la fête de l’Indépendance des Etats-Unis quand on sait que c’est une des valeurs fondatrices de notre entreprise depuis 1973. »

Sodebo, la liberté a du bon !