Sodebo Ultim 3 est entré dans la dernière ligne droite de la Transat Jacques Vabre, puisqu’il lui reste ce mardi à midi un peu plus de 1000 milles à parcourir jusqu’à Fort-de-France. Thomas Coville et Thomas Rouxel se sont recalés la nuit dernière dans le sud, la lutte pour la quatrième place avec Actual Ultim 3 s’annonce indécise jusqu’au bout.
Après « l’apocalypse » de la nuit de dimanche à lundi, passée à haute vitesse sous un énorme grain orageux, celle de lundi à mardi a été plus paisible à bord de Sodebo Ultim 3, qui s’est peu à peu recalé dans le sud pour se rapprocher de la route directe vers Fort-de-France, terme de la Transat Jacques Vabre. Le décalage en latéral avec son concurrent pour la quatrième place, Actual Ultim 3, a ainsi été en partie comblé, les deux bateaux vont désormais se livrer à une belle bataille de vitesse, de placement et d’empannages lors des 1000 derniers milles de la course.
Cette fin de transat au contact donne forcément du piment à l’aventure vécue depuis maintenant plus de deux semaines par les deux Thomas. « Ça nous remet du baume au cœur d’être proches d’un concurrent alors qu’on était tellement loin après notre arrêt à Madère, confirme Thomas Coville. Nous avons montré que dès que nous pouvons faire marcher le bateau normalement, nous sommes capables d’aller très très vite et de reprendre presque 700 milles à la flotte. Nous nous sommes bien arrachés, nous n’avons rien lâché, nous sommes vraiment contents d’avoir pris cette décision à Madère de continuer et de ne pas jeter l’éponge malgré la casse d’un foil dès le début de course. On a pris énormément de plaisir sur un super parcours que j’ai adoré. »
Reste donc 1000 milles au contact à parcourir pour rejoindre la Martinique, où le tandem Sébastien Rogues/Matthieu Souben a été le premier à arriver dans la nuit de lundi à mardi sur l’Ocean Fifty Primonial. Ce qui fait dire à Thomas Coville : « Chapeau bas à Seb et Matthieu ! Seb est un des marins les plus pugnaces que je connaisse dans le milieu de la voile, il ne laisse jamais tomber, il a cette force et cette envie de monter des projets et de les mener à bien. Quant à Matthieu Souben, élevé par son père Daniel (longtemps membre du team Sodebo), il vient du cata de sport, il a beaucoup apporté à Seb dans les réglages et sa capacité à barrer le bateau. C’est un duo génial, la bagarre devant a été juste fantastique, c’est bien que les Ocean Fifty soient ainsi mis à l’honneur. Après, mon bateau de cœur restera Leyton (skippé par Sam Goodchild, qui faisait partie de l’équipage du Trophée Jules Verne lors de l’hiver 2020-2021), Sam a fait une super course (3e). »
Le skipper de Sodebo Ultim 3, fair-play, tient également à saluer la performance de Franck Cammas et Charles Caudrelier, en tête en Ultim mardi à midi, à moins de 50 milles de l’arrivée : « C’est le fruit d’un travail acharné de quatre ans sur un bateau qui est la référence en termes de trimaran offshore volant. Ils sont un cran au-dessus, on s’est permis un moment d’être devant eux au Cap Finisterre, nous étions contents d’être ensuite deuxièmes à leur contact et de se jauger, jusqu’à la collision. Franck et Charles sont deux garçons que j’aime beaucoup, j’ai fait deux tours du monde avec Franck, un skipper très impressionnant qui m’a beaucoup appris et m’a tendu la main à des moments importants. Quant à Charles, c’est un mec qui associe professionnalisme, nonchalance naturelle et cette capacité à faire un duo gagnant avec Franck. »