L'orée du Pot-au-noir

Dans les alizés et des conditions plus clémentes, l’équipage de Sodebo Ultim 3 a pu faire le « tour du propriétaire » pour vérifier la bonne marche du bateau, mais aussi se reposer avant d’aborder le fameux pot-au-noir.

Ce soir, les concurrents de Brest Atlantiques entrent dans le pot-au-noir : un endroit connu pour rebattre les cartes. Ce « pot-au-noir », ou « Zone de convergence intertropicale » est un passage redouté des marins, une zone troublée, entre vent faibles ou grains et orages. Pour s’extraire de ce paysage, il faut manoeuvrer beaucoup, être à l’affut des opportunités… C’est aussi dur physiquement que pour les nerfs, d’autant que ces derniers jours, la zone est particulièrement active et étendue. La cellule routage de Sodebo Ultim 3 surveille de près le phénomène pour guider Jean-Luc Nélias et Thomas Coville sur la meilleure option. Par où entrer ? Comment y évoluer ? Comme dit notre Boat Captain François : « Tu sais quand tu rentres, tu ne sais pas quand tu sors »… Les prochaines heures promettent d’être passionnantes à suivre !

9 novembre au soir – Mot du bord de Martin Keruzoré / Sodebo Ultim 3

« Cap plein gaz au Sud depuis quelques jours, en quête de ce pot au noir et d’une eau bleue tropicale.
Les alizés soufflants par notre bâbord, elles nous propulsent tout droit et à grandes vitesses vers un véritable trou sans vent, là ou se réunis deux systèmes opposés. La vie à plus de 30ktns est devenu une banalité, les phases à 40 font partie de la routine. Loin du fait que nous soyons blasés de la vitesse, mais notre mode de vie et nos comportements ont su s’adapter à cet environnement qui bouge en trois dimensions. Pour rejoindre un point B en partant d’un point A, inutile de penser comme un terrien, il faut avant tout repérer les prises en chemin qui vous permettrons de vous agripper pour effectuer ce trajet sans vous voir finir encastrer dans une colonne de winch. Les premiers jours étaient laborieux, aujourd’hui c’est devenu des réflexes. Chaque tâche du quotidien devient un exercice d’équilibriste, enfiler une paire chaussette, un haut de ciré. La simple tâche qui consiste à préparer les repas devient un challenge en lui-même. Verser la totalité du sachet lyophilisé dans la gamelle sans en mettre partout, y incorporer l’eau bouillante sans se bruler au moindre passage de vague. C’est comme ça, de jour comme de nuit, ça ne s’arrête jamais. Ce rythme est gracieusement orchestré par deux de nos concurrents qui cravachent en pole position. Martin »

Sodebo, la liberté a du bon !