Glisse, vitesse et stratégie L'interview de Thomas Coville à J+4

Alors que les deux grands trimarans de la course cavalent en tête de la Transat Jacques Vabre, le skipper de Sodebo Ultim’ raconte le bonheur de naviguer et de régater contre Gitana 17 sur un terrain de jeu comme l’Atlantique.

Quelques images suffisent à Thomas Coville pour présenter et illustrer l’état d’esprit du duo et l’ambiance de ces trois premiers jours de course à bord de Sodebo Ultim’ :
« Joli départ, bonne brise, mer bien formée, passage de front réussi, bons enchaînements, manœuvres maitrisées ».

« Tu es toujours tendu quand tu navigues sur ces grands bateau »

«  Cette descente a été musclée. Avec Jean-Luc, nous avons vraiment bien manœuvré. C’est agréable de réussir ses manœuvres car on y laisse à chaque fois pas mal d’énergie. Toutes les voiles ont été utilisées. Nous sommes passés de trois ris dans la grand-voile + J3 (la plus petite voile d’avant) à grand-voile haute et gennaker. Les voiles d’avant sont grandes et lourdes à déplacer, jusqu’à 115 kilos pour une seule voile ! Même si tu es aguerri, ça reste tendu de naviguer sur ces grands bateaux. »

 Gitana 17

« Gitana 17 est devant. C’est un beau bateau, il va bien, il est plus puissant, un peu plus large et un peu plus long que SODEBO ULTIM’. Je salue le travail de l’équipe qui n’a eu que quelques mois pour le préparer. On remarque d’ailleurs que le niveau moyen de préparation des bateaux a beaucoup progressé. »

Le Match

« Après trois jours de course, on se bagarre bien. Nous sommes toujours au contact avec Gitana 17, ce qui est satisfaisant pour nous. Quand Sébastien Josse et Thomas Rouxel ont envie d’appuyer, ça appuie très fort pour eux. Nous nous sommes positionnés l’un et l’autre. Ce mano à mano, c’est ce qui m’enthousiasmait au départ et nous en profitons. »

« Objectif : vitesse et performance »

« Pour aller vite, nous sommes restés sous gennaker la nuit dernière. Le bateau est facile. On a tout de même beaucoup barré depuis le départ et nous nous sommes relayés régulièrement pour garder de la vitesse. Dans ces conditions de mer désordonnée, le pilote n’est pas très à l’aise avec le grand gennaker. Sous pilote, tu navigues forcément un peu plus abattu et donc tu vas moins vite ».

Sodebo Ultim’

« Sodebo Ultim’ fait bien le job. Il est simple, c’est un bon camarade. Il a du cœur. Je l’aime bien. Il répond à mes attentes. Rester au contact avec Gitana 17 qui est un bateau de la dernière génération, c’est très valorisant pour le travail qu’on a réalisé sur Sodebo Ultim’ (ex Geronimo) dont une partie date du début des années 2000. J’ai d’ailleurs toujours bien aimé mes bateaux malgré les fortunes de mer. »

« Plus facile de naviguer à deux qu’en solo »

« Il n’y a aucun répit et c’est très motivant. Chacun fait attention à l’autre. On se préserve mais on ne se ménage pas. Quand il y a quelqu’un d’autre à bord, c’est quand même plus facile. Je m’occupe d’aller à l’avant et Jean-Luc garde le piano. Manœuvrer à l’avant demande de gros efforts. J’aime ça. J’ai toujours adoré ce poste là ».

Bonheur d’être en mer

« Cette partie de la descente entre les Açores et les Iles Canaries, c’est le pain blanc d’un tour du monde. Un endroit plaisant. Plus au nord, la lumière était plombée par le front. Nous sortons du gris.
« Jean-Luc a sorti son chapeau kaki à larges bords et moi une casquette et mes lunettes Oakley. Il est plutôt Ranger et moi look d’jeune. On rigole, on se fait quelques blagues sur notre look. »


« A l’instant T, en ce mercredi 8 novembre à 11H31 TU, je crois pouvoir affirmer qu’il y a quatre mecs qui sont plus heureux que le reste du monde : Sébastien Josse, Thomas Rouxel, Jean-Luc-Nélias et moi.
Salut ! ».

Sodebo, la liberté a du bon !