Go Fast dans le Grand Sud pour Sylvie ! E-Skipper Academy - Saison 2

Dimanche 07 janvier, Thomas Coville et cinq autres marins se sont élancés de la pointe Finistère à bord de leur maxi trimaran pour l’Arkea Ultim Challenge-Brest (AUCB). A leur côtés sur Virtual Regatta, Sylvie ‘Galère Splendiose’, la dernière recrue de la Sodebo Eskipper Academy et 77 000 autres marins virtuels ont eux aussi franchi la ligne de départ pour un tour du monde en Ultim.

Venue du Lot-et-Garonne pour encourager Thomas quelques jours avant le départ, Sylvie a eu l’immense plaisir d’embarquer à bord de Sodebo Ultim 3 pour l’arrivée du convoyage à Brest.

Elle nous a ensuite ouvert les portes de son quotidien à Agen pour partager avec vous sa passion de la voile, tout en restant bien au sec !

Dans ce tour du monde au passage des trois caps (Bonne-Esperance, Leeuwin et Horn), Sylvie devra batailler pendant près de 45 jours tout en jonglant avec sa vie de terrienne déjà bien remplie. Elle ne sera pas seule pour faire ses choix tactiques tout au long de la course. Julien aka Taillouf ESF, le premier eskipper recruté par la Sodebo Eskipper Academy x Virtual Regatta en 2022 est lui aussi engagé sur la course : « Avec Sylvie, on a commencé à se connaître pour la Transat Jacques Vabre 2023, où nous avions chacun notre bateau. On a très vite accroché. On s’est de suite appelé pour les routages, savoir ce qu’on allait faire, l’un l’autre. Et du coup, maintenant, c’est vrai que dès qu’on a une petite hésitation sur un routage, sur une course, on n’hésite pas à se faire un vocal sur Discord ».

Crédit photo : Coline BEAL

A eux deux, ils pourront discuter des différents routages et options possibles pour la course. Pour Sylvie : « Dimanche au départ, deux options se dessinaient clairement, entre prendre la route directe, donc vers le sud-ouest, ou partir à l’ouest chercher une grosse dépression dans l’Atlantique Nord, la contourner et descendre vers la pointe du Brésil. Il fallait faire un choix d’entrée, suite à l’échange que j’ai eu avec Julien avant le départ, j’ai opté pour cette dernière route dans l’objectif d’utiliser pleinement la vitesse de mon trimaran virtuel. Et c’est l’option gagnante ! ». Ce choix stratégique propulse alors Sylvie dans le peloton de tête de la course en direction de l’anticyclone de Sainte-Hélène dans l’Atlantique Sud, porte d’entrée à bien négocier pour se catapulter dans le Grand Sud. Contrairement à Thomas Coville à bord de Sodebo Ultim 3 dans « la vraie vie », Sylvie peut aller chercher les dépressions les plus puissantes sans craindre d’abimer son maxi-trimaran.

Mais pour tous les eskippers, il faut désormais flirter avec la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA) situé au sud de leur parcours. Le dilemme est plutôt simple : au nord, moins de vent, au sud, le bateau au ralenti dès que l’on entre dans la ZEA. Tout le monde se retrouve donc en file indienne pour franchir le Cap de Bonne-Espérance en Afrique du Sud. Pour Julien : « C’est un jeu forcément qui est long. On se connecte plusieurs fois par jour, ce n’est pas un jeu auquel on joue dix minutes et on s’arrête. Donc ça demande d’être tenace forcément, dans ses choix tactiques et stratégiques. Et ça, Sylvie, je sais que quand elle est sur son option, elle va la travailler jusqu’au bout ».

Crédit photo : Fred MORIN

Au pointage de 09:00, Sylvie mène sa course à la 858 ème position dans le peloton de tête, à près de 38.4 noeuds. Dans la nuit du 18 au 19 janvier, elle a franchi la ligne théorique du Cap de Bonne Espérance et se concentre déjà sur la prochaine étape du parcours. La suite justement, c’est l’entrée dans l’Océan Indien avec une navigation le long de la ZEA. « Ensuite très certainement un passage au dessus des îles Kerguelen qui vont nous amener jusqu’à l’Australie », nous confiait Sylvie dans un message vocal lors d’une vacation. Avant de poursuivre : « C’est hyper tendu comme navigation car les deux prochains jours se font le long de la ZEA avec une ribambelle d’empannages. Comme pour les réels, l’énergie du skipper virtuel… il va aussi y laisser des plumes. Là, il faut naviguer et optimiser au maximum le nombre de manoeuvres pour conserver de l’énergie. Le moral est au beau fixe parce qu’en remontant dans le classement ça va tout de suite mieux. Il y a encore de gros efforts à faire. Surtout, devant ça ne lâche rien. Et bien sûr, Julien arrive derrière. Le groupe de poursuivants se rapproche et il va falloir jouer fin jusqu’à la fin. Je continue de suivre les ‘réels’. Je suis très attentivement la progression de Thomas. Je croise fort les doigts pour qu’il poursuive sa route de manière sereine et sans incident ».

Sodebo, la liberté a du bon !