Sodebo Ultim 3 est en passe ce vendredi après-midi de franchir la marque de passage au nord de l’archipel brésilien de Trindade et Martin Vaz et d’attaquer une remontée du Brésil qui se fera tribord amure. Ce qui permettra à Thomas Coville et Thomas Rouxel d’exploiter 100% du potentiel du bateau.
Le long bord de 1500 milles entre la sortie du Pot-au-noir et l’archipel de Trindade et Martin Vaz est sur le point de s’achever pour Sodebo Ultim 3. Et même s’il s’est fait du « mauvais » côté, bâbord amure, dans la mesure où le foil tribord, endommagé juste avant Madère, est hors service, Thomas Coville a confié dans la nuit de jeudi à vendredi son bonheur de naviguer dans des conditions idylliques : « On est dans un des endroits les plus fantastiques au monde pour nos bateaux, au large du Brésil. Nous sommes à quelques heures de passer le way-point virtuel au large de l’île de Trindade, la mer est quasiment plate, on a un vent de travers très irrégulier, on n’es pas encore à la fête, car sur le bord où on ne peut pas utiliser notre foil, mais loin de nous le fait de se plaindre tellement l’endroit est sublime. »
Ce bord devrait s’achever en milieu d’après-midi, il sera alors temps d’empanner et de remonter le Brésil en sens inverse, cap au nord, cette fois du bon côté, en appui sur le foil bâbord. « Depuis qu’on est repartis de Madère, on a hâte d’utiliser le bord valide, de se faire plaisir à la barre et d’avoir des vitesses décentes », poursuit Thomas Coville qui file ma métaphore montagnarde : « On a eu une montée en crampons, piolets et peaux de phoque, on espère que la descente dans la poudreuse sera aussi bonne que celle qu’ont eue les bateaux que nous avons croisés. » A savoir les autres trimarans Ultim.
Si ce long bord cap au sud a tout de même été plutôt rapide – plus de 25 nœuds de moyenne lors des dernières 24 heures -, Sodebo Ultim 3 devrait en effet gagner plusieurs nœuds en tribord amure ,dans un alizé d’une petite quinzaine de nœuds. Ce qui fait dire à son skipper : « Il peut se passer encore vachement de choses, le bateau est en super état, on n’a pas de problème technique en dehors d’avoir touché avec le foil tribord. On en profite bien avec Thomas. C’est ce qu’on s’est d’ailleurs dit en repartant de Madère : on ne veut pas rater la rencontre qu’on s’est promis de faire sur cette longue transat, on n’a pas envie de passer à côté de ce moment qu’on peut partager sur un bateau magique. Il y a cinq F1 volantes de course au large au monde, on fait partie de ces chanceux. On a certes la frustration énorme de ne plus être dans le match, mais en même temps, il y a l’exaltation de profiter de l’un et de l’autre et de ce qu’on fait au quotidien. La Transat Jacques Vabre, ça ne peut pas être autre chose que de se faire plaisir. »