Jour 6 : Le Brésil à tribord !

Au lendemain du passage de l’équateur, Sodebo Ultim 3 navigue mardi matin au large de la pointe nord-est du Brésil, à la hauteur de Natal. Thomas Coville et ses sept équipiers ont réussi à accroître un peu leur avance sur le tableau de marche d’Idec Sport (environ 70 milles), détenteur du Trophée Jules Verne.

Le passage de l’équateur, lundi à 12h45 après 5 jours 9 heures et 50 minutes de mer, aura été accueilli avec soulagement par l’équipage après un Pot-au-noir complexe. Mais aussi avec un peu d’émotion pour le « bizuth » du bord, Corentin Horeau, pour qui c’était une première.

« J’aurais pu le passer une première fois sur la Transat Jacques Vabre en 2015 avec Nicolas Troussel en Class40, mais nous avions abandonné, ce qui nous avait privés d’équateur. Ce n’était donc que partie remise. Maintenant, après cette première, j’ai hâte de passer les autres échéances du tour du monde, et notamment les fameux caps, Bonne-Espérance, Leeuwin, et le Cap Horn. »

Le programme du jour à bord de Sodebo Ultim 3, qui progresse à environ 20 nœuds de vitesse moyenne depuis la sortie du Pot-au-noir dans un alizé modéré de sud-est ? « Descendre le plus vite possible vers le sud le long du Brésil, puis négocier au mieux le passage de l’anticyclone pour faire un temps pas mal au Cap des Aiguilles (le point le plus méridional de l’Afrique du Sud, qui marque l’entrée dans l’Océan Indien) », répond le marin de La Trinité-sur-Mer.

Qui se réjouit de la « super ambiance » à bord, essentielle pour que tout le monde soit focalisé sur la performance :

« On a désormais trouvé notre rythme, on sent que tout le monde est plus à l’aise sur ses quarts ; la nuit dernière (de dimanche à lundi), nous étions tous un peu KO parce que nous avions pas mal bossé dans le Pot-au-noir, ce n’est en plus pas évident de dormir la journée, il fait très chaud à l’intérieur. Mais tout va bien, nous n’avons pas de grosse casse, juste un peu de bricolage, et dans ce cas, on a notre McGyver (le boat-captain François Duguet), qui, dès qu’il y a un peu de moins de vent, sort la caisse à outils. »

Le prochain objectif météo, après la descente des côtes brésiliennes, va être le contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène, situé au milieu de l’Atlantique Sud, avant le Grand Sud d’ici quelques jours. « Quand on n’y a jamais été, il y a forcément de l’appréhension, on se pose plein de questions, c’est normal. On va voir à quoi ça va ressembler, j’ai hâte. En tout cas, je suis à fond ! », sourit Corentin Horeau.

Sodebo, la liberté a du bon !