Reporté en raison des conditions météo, le départ de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe sera donné mercredi à 14h15 au large de Saint-Malo, avec, dans la classe Ultim, un plateau exceptionnel de huit trimarans. Fort de ses six participations précédentes et de ses huit tours du monde, Thomas Coville aborde les dernières 24 heures avec concentration et détermination, conscient de devoir rapidement basculer de la vie de terrien à celle de marin.
Comme les 137 autres skippers inscrits sur la 12e édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, Thomas Coville aura passé trois jours de plus à Saint-Malo, le départ ayant été reporté de dimanche à mercredi. S’il a pu profiter de la journée de dimanche pour passer du temps avec ses proches et son partenaire – « Je suis redevenu le Thomas Coville qui prend du plaisir à partager » -, le skipper de Sodebo Ultim 3 n’est pas pour autant sorti de sa course, habitué à ces changements provoqués par les aléas de la météo.
« Je pense que l’expérience des records m’aide beaucoup, je sais ce que c’est de devoir se mobiliser pour un départ pour, finalement, ne pas couper la ligne au moment prévu. Dans le cadre de la préparation de cette Route du Rhum, nous avons aussi beaucoup travaillé avec toute l’équipe, dans les moindres détails, sur les routines à mettre en place jusqu’au jour du départ. Avec ce report, je m’aperçois que c’est vraiment payant. Depuis l’annonce, on a remis en route les process qu’on avait travaillés, on n’est pas dans l’incertitude et la déstabilisation. La seule chose qui change, c’est que depuis trois jours, des membres de l’équipe se relaient de jour comme de nuit à bord pour veiller sur le bateau (sorti du bassin Vauban vendredi). »
Crédit photo : Vincent Curutchet / Sodebo Voile
Thomas Coville est donc de nouveau 100% concentré sur le départ de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, plongé notamment dans les fichiers météo en compagnie de sa cellule de routage (autorisé en Ultim), composée de Will Oxley et Philippe Legros. A terre dans la cité corsaire, il est également épaulé par Thomas Rouxel – son partenaire d’entraînement depuis 3 ans – et Thierry Douillard – responsable de la cellule performance. « A moi désormais de bien revivre cette montée en puissance, la gestion mentale de l’émotion n’est pas facile, elle est très personnelle, c’est un mélange assez particulier. » Un mélange auquel Thomas Coville est cependant habitué, lui qui prendra le départ de la Route du Rhum pour la septième fois consécutive, la sixième sous les couleurs de Sodebo.
Cette expérience sera assurément un atout au moment d’enfiler bottes et ciré mercredi matin. « Le départ nécessite d’être très appliqué, rigoureux, il faut dérouler ce qu’on sait faire. On n’a que quelques heures, voire quelques minutes, pour faire cette bascule de terrien à marin. » Les conditions annoncées pour ce nouveau départ ? « Ça commence par du près, ce sera d’entrée un bon moment de régate, avec pas mal de manœuvres, qui sont très engagées sur nos bateaux. Un simple virement de bord nécessite beaucoup d’actions et il y en a un certain nombre au programme pour les premières heures de course. Il faudra en plus surveiller la nouvelle zone d’éoliennes au large de Saint-Brieuc, mais aussi le trafic, d’autant que la pêche à la coquille vient de s’ouvrir. »
Crédit photo : Fred Morin / Sodebo Voile
La suite du programme, une fois la Manche dévalée ? « Dès Ouessant, comme c’est souvent le cas sur la Route du Rhum, il y aura une décision importante à prendre entre deux routes qui sont assez proches de l’orthodromie (la route la plus directe). Dans les deux cas, ce ne sera pas un long fleuve tranquille, en revanche, elles nous emmènent vers une transat rapide avec du vent tout le temps. » C’est-à-dire ? « Pour l’instant, on est sur des routages autour de six jours. » Autant dire que c’est un véritable sprint sur l’Atlantique qui attend Thomas Coville et ses sept concurrents de la classe Ultim…