Des fourmis dans les mains et dans les pieds…

Depuis le 7 janvier dernier, le Team Sodebo Voile est en stand-by météo et se tient prêt à prendre la meilleure fenêtre météo pour tenter le record de la Route de la Découverte entre Cadix (Espagne) et San Salvador (Bahamas). L’équipage reste donc en alerte, prêt à partir à tout moment, pour d’abord rejoindre la zone de départ, puis s’élancer si la météo se confirme. Il y a deux semaines (le 24 janvier) Thomas Coville et son équipage avaient quitté Lorient mais les conditions n’étaient finalement pas propices pour tenter un record et ils avaient dû rebrousser chemin. C’est donc une longue période d’attente, néanmoins l’équipage de Sodebo Ultim 3 reste actif, continue les entraînements au large de Lorient et la préparation physique. C’est l’occasion de revenir sur ce stand-by avec François Duguet, Boat Captain de Sodebo Ultim 3 et membre de l’équipage qui tentera le record.

Crédit photo : Martin Keruzoré 

 

Depuis un mois maintenant, vous êtes en stand-by. Comment gères-tu cette période particulière ?

Finalement, ce n’est pas très différent de ce que l’on vit durant d’autres périodes de préparation que nous pouvons avoir avant un événement mis à part le fait que pour un record, on ne sait pas quand on part. Effectivement, il y a la notion de stand-by, nous devons toujours être prêt à déclencher en 24 ou 48h, un départ. Mais contrairement à d’autres équipes, nous avons décidé de maintenir l’entraînement avec une moyenne de 2 jours de navigation par semaine selon la météo. Le bateau n’est pas sous cloche.

Continuer à naviguer nous permet de fiabiliser le bateau, de progresser et de travailler sur la performance. Et puis effectivement, il faut toujours avoir dans un coin de notre tête, que nous sommes en configuration record et prêt à partir à tout moment. Je ne sais donc pas si le terme « stand-by » est le bon car ce n’est pas vraiment du repos. Nous restons toujours en alerte, et nous avons deux activités : celle au jour le jour et puis l’activité de préparation physique notamment afin de rester prêt pour le record.

 

Au quotidien, vous continuez les entraînements, qu’est ce que cela vous apporte ? 

Nous sommes plutôt dans l’ordre de la finition, du détail. Pendant les navigations, nous restons très vigilants pour ne pas abîmer le bateau. Ceci dit, depuis le 7 janvier on a un bateau prêt à naviguer. Cette semaine, on est allé naviguer lundi et mardi, deux jours de suite dont hier dans du vent fort. On a navigué à plus de 45 nœuds, on tire sur la machine et c’est important de le faire aussi. Cela permet de rassurer tout le monde, de garder tout l’équipage en alerte pour  naviguer dans le froid et à de hautes vitesses. 

Si nous n’avions pas navigué depuis le début du stand-by et que nous devions nous élancer demain sur un départ, nous serions peut-être surpris. Là, les automatismes, nous les gardons et à l’identique de la préparation physique. Nous faisons 2-3 séances de sport par semaine, cela fait partie du travail et de la préparation. 

Crédit photo : Fred Morin 

 

Après 1 mois de stand-by, commencez-vous à avoir des fourmis dans les jambes ?

Nous avons eu un faux départ il y a deux semaines. Mais cela nous a permis de naviguer 4 jours d’affilés dans du vent fort. Le fait de garder le rythme d’entraînement sur l’eau et à terre, de se retrouver 3-4 jours par semaine avec l’équipage, cela permet de rester alerte, éveiller. Il n’y a pas vraiment de monotonie dans ce stand-by. 

Sinon nous recevons le bulletin météo le matin (de la cellule routage), cela nous donne la tendance. On a toujours envie de se dire, cette semaine, c’est parti, on y va. Donc nous avons très envie d’y aller, c’est pour cela qu’on se prépare et c’est pourquoi on a fait ce bateau : pour naviguer et battre des records. 

Après, les records, demande un travail de patience, et c’est pareil pour tout le monde, on le voit en ce moment. On commence à avoir des fourmis dans les pieds et dans les mains, et ce n’est pas qu’à cause du froid !

Crédit photo : Léonard Legrand

 

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