Sodebo Ultim 3 remis à l’eau, la Transat Jacques Vabre dans le viseur

Au terme d’un chantier d’un mois qui a permis d’installer des safrans plus grands et rétractables, Sodebo Ultim 3 a été remis à l’eau mardi à Lorient. Pour Thomas Coville et Thomas Rouxel, il s’agit désormais de préparer la Transat Jacques Vabre, dont le départ sera donné le 7 novembre.

Du double en priorité, des ambitions sur la Transat Jacques Vabre-Normandie Le Havre

Qualifiés mi-juillet pour la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, après avoir effectué leur parcours obligatoire de 1000 milles, Thomas Coville et Thomas Rouxel vont désormais enchaîner le maximum de navigations à deux d’ici l’arrivée au Havre, prévue fin octobre. L’objectif est de parfaire un duo qui fonctionne déjà bien. Ce que confirme Thomas Coville :

« Thomas est à nos côtés depuis maintenant deux ans, nous avons participé ensemble à toutes les navigations cette année depuis la mise à l’eau du bateau début juin, donc au niveau des automatismes et des manœuvres, je pense que nous sommes bien rodés. Là où nous voulons continuer à progresser, c’est dans notre capacité à pousser Sodebo Ultim 3 plus loin, l’apparition des nouveaux safrans (voir ci-dessous) va forcément nous y aider. »

Thomas Rouxel se montre de son côté heureux du binôme qu’il forme avec Thomas Coville :

« Depuis le début, il m’accorde beaucoup de confiance dans la globalité du projet, c’est un point très important. Cela fait deux ans que nous partageons des expériences assez fortes, nous sommes un équipage qui fonctionne bien et qui commence à bien maîtriser le bateau. Sur les différents entrainements, nous arrivons rapidement à trouver de bons réglages, nous avons beaucoup progressé là-dessus. »

Et pour continuer à progresser, le duo a prévu de s’entraîner en flotte à l’occasion d’un stage prévu du 29 septembre au 1er octobre avec le pôle Finistère course au large de Port-la-Forêt, qui devrait également réunir d’autres concurrents. Un entraînement grandeur nature avant que ce beau plateau se retrouve le 7 novembre au Havre. L’édition 2021 de cette transat en double marque le grand retour des Ultims (ils n’y étaient pas en 2019).

En 2017, c’est justement Sodebo (Thomas Coville et Jean-Luc Nélias sur le précédent trimaran) qui s’était imposé, le doublé est-il possible ?

« Nous avons tout à fait nos chances de gagner sur une transat qui s’annonce engagée. Avec le parcours allongé sur une quinzaine de jours de mer, cela ouvre le jeu », estime Thomas Rouxel.

« Je pense que nous avons des arguments pour jouer la victoire, poursuit Thomas Coville, tenant du titre. A savoir un bateau que nous connaissons bien, sur lequel nous nous sentons bien, et que nous avons à chaque fois considérablement amélioré selon le planning prévu avec le Design Team. C’est un réel atout à mes yeux, parce que nous avons une bonne maîtrise de son évolution. Avec Thomas, on va avoir à cœur de faire valoir tous ces arguments, on arrivera sur cette Jacques Vabre avec des ambitions. »

Des nouveaux safrans pour un meilleur contrôle


C’est avec une certaine impatience que Thomas Coville, Thomas Rouxel et toute l’équipe Sodebo Voile attendaient la remise à l’eau mardi à Lorient de Sodebo Ultim 3 qui, au retour du Fastnet, avait réintégré sa base technique pour recevoir ses nouveaux safrans.

« Chaque mise à l’eau reste un moment particulier, car c’est en général l’accomplissement d’un certain nombre d’idées. Tu mets beaucoup d’espoir à chaque fois dans ce que tu as créé et tu es forcément pressé de savoir si ça va aussi bien marcher que tu ne l’avais imaginé », confirme Thomas Coville.

En l’occurrence, la pose des nouveaux safrans est le fruit d’une réflexion menée en janvier, au retour de la tentative du Trophée Jules Verne.

« Nous avions analysé que pour avoir un meilleur contrôle du bateau dans la mer, il fallait avoir des appendices plus grands. Et ça commençait par les safrans dans le sens où, pour aller vite sur ces bateaux, il faut certes voler assez haut, mais aussi à plat. Ce qui nécessite d’avoir des safrans qui contrôlent le bateau dans de la mer formée à de très hautes vitesses », poursuit le skipper de Sodebo Ultim 3.

Des safrans plus grands donc, mais pas seulement :

« l’hiver dernier pendant le tour du monde, on s’est dit qu’il fallait davantage protéger nos appendices quand ils n’étaient pas utilisés, ce qui nécessite d’avoir la possibilité de les rétracter. »

Le résultat : les deux nouveaux safrans de flotteurs sont plus grands d’environ un mètre et rétractables, tandis que le safran central est lui aussi d’une dimension supérieure.

Les premières navigations en équipe prévues cette semaine vont servir à valider techniquement ces importantes optimisations.

« J’ai vraiment hâte d’essayer ces nouveaux safrans, souriait Thomas Rouxel mardi au moment de la mise à l’eau de Sodebo Ultim 3. Je pense que nous allons beaucoup gagner en contrôle, ce qui veut dire en facilité et en vitesse moyenne, c’est vraiment ce qui nous intéresse sur ces engins. »

Sodebo, la liberté a du bon !