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Sodebo Ultim 3 : Un duo pour aller plus haut ! Transat Café l'Or

Le départ de la 17e édition de la Transat Café L’Or sera donné du Havre dimanche à 14h pour les quatre trimarans engagés dans la classe Ultim, dont Sodebo Ultim 3, avec un parcours de 6 200 milles jusqu’à Fort-de-France (Martinique). Pour sa neuvième participation, Thomas Coville a choisi de faire équipe avec Benjamin Schwartz, un marin certes novice sur cette course, mais expérimenté en multicoque. L’objectif des deux hommes étant clairement de jouer aux avant-postes.

Crédit photo : Léonard Legrand / Fred Morin 

A votre droite, Thomas Coville, 57 ans, huit participations à la Transat Café L’Or (ex Jacques Vabre), dont deux victoires (1999 en Imoca, 2017 en Ultim), l’un des marins les plus expérimentés de la planète en multicoque océanique. A votre gauche, Benjamin Schwartz, 38 ans, « bizuth » sur la transat en double, mais déjà un solide bagage au large, puisque, avant d’intégrer l’équipe Sodebo Voile en fin d’année dernière, il avait déjà couru en Figaro, en Imoca et en Ultim. Devant eux, 6 200 milles entre Le Havre et Fort-de-France, via un way-point fixé au niveau de l’île de l’Ascension (entre le Brésil et l’Afrique), et face à eux, la concurrence de trois duos redoutables.

Pour Sodebo Ultim 3, voici posé le décor de la 17e édition de la Transat Café L’Or, dont le départ sera donné dimanche 26 octobre à 14h et qui constitue l’objectif principal de la saison pour son skipper, Thomas Coville. Après avoir navigué sur les précédentes éditions en Ultim avec Jean-Luc Nélias puis Thomas Rouxel, il a choisi cette année de faire équipe avec Benjamin Schwartz, intégré à l’équipage lors de la campagne de Trophée Jules Verne l’hiver dernier.

“Cette expérience sur le Trophée Jules Verne m’a donné l’occasion de découvrir un équipage, une équipe et un sponsor, qui ont tout fait pour me mettre à l’aise et m’ouvrir toutes les portes. J’ai vraiment apprécié cet environnement de travail et la confiance dont tout le monde a fait preuve à mon égard”, confie ce dernier. Avant d’ajouter : “Quand, au retour du Jules Verne, Thomas m’a proposé de l’accompagner sur la transat, j’ai accepté avec plaisir. Cela peut paraître atypique de courir sa première Transat Café L’Or en Ultim seulement maintenant, mais je navigue sur des maxi-trimarans depuis 2018. Surtout, je suis accompagné par un des grands marins de sa génération, celui qui a le plus tourné autour du monde en solitaire sur un multicoque, que je regardais dans les magazines quand j’étais gosse. C’est une chance énorme de naviguer avec Thomas et d’apprendre de son expérience.”

Crédit photo : Jérémie Lecaudey

L’altérité pour progresser

Pour Thomas Coville, le choix de Benjamin Schwartz a répondu à un double objectif. “Il y a d’abord le fait que le routage extérieur ne soit plus autorisé sur la Transat Café L’Or à partir de cette édition. Dans ce domaine, Benjamin apporte une vraie plus-value, il a été très pertinent dans les choix des fenêtres météo sur la dernière tentative de Trophée Jules Verne et c’est quelqu’un qui maîtrise particulièrement bien tous les outils.” Surtout, le skipper de Sodebo Ultim 3 a été séduit par la volonté affichée de son co-skipper “de faire progresser le projet”, quitte à bousculer certaines habitudes.

“Le danger d’un projet de compétition, c’est l’absence de remise en question, ajoute-t-il. Je suis très attaché à la notion d’altérité, qui permet d’aller chercher des choses chez l’autre que tu ne peux pas forcément trouver tout seul. C’est exactement ce que Benjamin a réussi à nous apporter. Il a su nous challenger dans un unique but : celui de nous aider à atteindre un niveau au-dessus pour aller chercher les meilleurs. J’y ai retrouvé un ressort personnel extraordinaire.”

Qu’en pense Benjamin Schwartz ? “Toutes les équipes cherchent à progresser, mais il y a sans doute des moments dans la vie des projets où il y a besoin de sang frais et d’un regard extérieur, c’est ce que j’ai tenté d’apporter en arrivant dans l’équipe. D’abord en cherchant à comprendre pourquoi certaines choses étaient faites, ensuite en essayant de proposer des solutions ou des améliorations. Avec Thomas, nous avons également fait venir des intervenants extérieurs dans différents domaines pour évoluer. La force de notre duo, c’est que nous n’avons pas peur de l’effort physique et de se dire les choses en toute transparence. Nous avons vraiment à cœur de dérouler une belle copie, ce serait le meilleur moyen de récompenser notre travail, celui de l’équipe, mais aussi l’engagement de notre partenaire”

Crédit photo : Jérémie Lecaudey

Un départ « vivifiant »

Si le routage extérieur n’est plus autorisé en Ultim pendant la Transat Café L’Or, Thomas Coville et Benjamin Schwartz peuvent en amont du départ préparer leur route avec des spécialistes de la météo, et notamment avec Philippe Legros qui fait partie du Team Sodebo. Les premières analyses tendent à un départ vivifiant, avec du vent de nord-ouest d’une vingtaine de nœuds qui va obliger la flotte à tirer des bords pour rejoindre la pointe du Cotentin. Ensuite, les Ultim devraient filer dans 20-25 nœuds et une mer assez chaotique sur un seul bord jusqu’à Ouessant qu’ils devraient atteindre dimanche soir.

La suite du programme ? Ils feront route vers le cap Finisterre avec une dorsale anticyclonique à négocier. La suite est complexe, avec une dépression qui se place du côté des Açores et sur laquelle l’équipe aura un œil attentif… D’ici dimanche les fichiers, les calculs et les routages vont tourner à plein régime pour établir la meilleure stratégie. Une fois le top départ donné, Thomas et Benjamin seront les seuls maîtres à bord…

Crédit photo : Fred Morin

Sodebo, la liberté a du bon !