Un golfe de Gascogne atypique

C’est un début de Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre très particulier que vivent Thomas Coville et Thomas Rouxel et leurs concurrents, avec un front chaud stationnaire dans le golfe de Gascogne synonyme de très petites vitesses.

Où sont passés les fronts froids qui accueillent en général la flotte de la Transat Jacques Vabre au mois de novembre ? Ils sont pour l’instant aux abonnés absents avec une situation météo rare à cette époque de l’année, qui a littéralement scotché la flotte depuis qu’elle est sortie de Manche dans la nuit de dimanche à lundi. L’an dernier sur leur tentative de Trophée Jules Verne, Thomas Coville, Thomas Rouxel et leurs équipiers de Sodebo Ultim 3 avaient atteint le cap Finisterre au bout de 15 heures, ce mardi matin, après 40 heures de course, ils sont toujours en plein milieu du golfe de Gascogne, affichant, comme leurs concurrents, des vitesses oscillant entre 1 et 5-7 nœuds…

Dans son message à la terre envoyé dans la nuit, Thomas Rouxel a pu décrire cette situation fort inhabituelle : « Thomas est à la bannette (en train de dormir), j’essaie de mon côté de faire avancer le bateau avec les 1,3 nœud de vent que j’ai pour le moment, c’est un golfe de Gascogne bien différent de ce qu’on devrait connaître à cette époque. C’est assez compliqué pour les nerfs. En fait, c’est cyclique : il y a des moments où on en a vraiment marre et d’autres où on fait avec. De toute façon, on est tous à peu de choses près dans la même situation, voilà l’ambiance. »

Toute la flotte est effectivement logée à la même enseigne, les cinq Ultimes engagés sur la 15e édition de la Route du Café restant très proches les uns des autres. « On est à vue avec Actual, poursuit Thomas Rouxel, dès qu’on gagne 0,1-0,2 mille, on est contents, dès qu’on perd, on l’est moins. Il y a un peu d’écart avec Banque Populaire dans l’ouest, avec SVR Lazartigue et Gitana dans l’est, ça s’est fait au gré des conditions, on verra à la fin ce que ça va donner. »

Le gros avantage de cette météo particulière, c’est que si les nerfs sont mis à rude épreuve, notamment pour celui qui est de veille dans le cockpit à la recherche du moindre souffle de vent à exploiter, cette entrée en matière très « soft » ne sollicite pas trop les organismes. « Les phases d’humeur sont assez cycliques en fonction des risées, mais en moyenne, ça va très bien à bord, on a bien mangé et on dort bien parce que le bateau ne fait pas trop de bruit », confirme Thomas Rouxel. La porte de sortie du golfe de Gascogne n’est en outre plus très loin, avec un vent d’est-nord-est qui devrait peu à peu rentrer pour, enfin, permette à Sodebo Ultim 3 d’allonger la foulée.

Sodebo, la liberté a du bon !