L'oeil de la cellule routage dans l'attente de la bonne fenêtre météo ! Record de la Route De La Découverte

Depuis le 7 janvier dernier, le Team Sodebo Voile est en stand-by météo et se tient prêt à prendre la meilleure fenêtre météo sur la Route de la Découverte entre Cadix (Espagne) et San Salvador (Bahamas). A terre, la cellule routage, composée de Philippe Legros et Will Oxley, est active et scrute tous les jours l’évolution des conditions météo, dans ses moindres détails. C’est l’occasion de revenir sur ce début de stand-by avec Philippe Legros, membre de la cellule routage de Sodebo Ultim 3.

Crédit photo : Fred Morin 

Avec Thomas Coville et son équipage, vous êtes en attente de la bonne fenêtre pour vous élancer sur le Record de la Route de la Découverte, quelle est la situation depuis début janvier?
P.L :
« Depuis le début du stand-by, la situation générale met du temps à s’organiser. Nous observons de bonnes conditions sur la première partie du parcours, mais ensuite elles se dégradent. En effet, sur Cadix, pour le départ, et sur les trois premiers jours c’est clair, mais le milieu de l’Atlantique est assez désorganisé. Il y a beaucoup de zones de transitions – des zones sans vent – c’est ce que nous cherchons à tout prix à éviter pour tenter un record. Etant donné que le stand-by se fait depuis Lorient, le port d’attache de Sodebo Ultim 3’, nous devons aussi prendre en compte le convoyage vers Cadix. C’est environ 48 à 72 heures de navigation pour traverser le Golfe de Gascogne qui est aussi très observé, d’autant qu’en hiver il est particulièrement mouvementé. »
 

Quel est le type de fenêtre recherchée ?
P.L :
 « Quand nous routons Sodebo Ultim 3 avec les conditions météo de Spindrit en 2013, on serait très proche de la route directe. Nous privilégions cet enchaînement qui nous permettra de rester sur l’orthodromie. Ils avaient une très belle fenêtre et nous aimerions avoir aussi bien ! Nous cherchons à partir avec un anticyclone sur les Açores, ce vent de nord-est qui nous permet de descendre sur les Canaries (Gran Canaria à laisser à tribord). Une fois les Canaries passés, nous avons besoin d’une belle route dans les Alizés avec idéalement un autre anticyclone formé au nord des Bahamas. C’est la particularité de ce parcours, il faut passer les Canaries. Cette porte est une contrainte, avec des dévents des îles à négocier, elle rallonge considérablement la route. »
 

Dans quel cadre déclenchez-vous le départ ?
P.L : 
« Notre cellule routage est atypique avec Will Oxley, nous sommes chacun à l’opposé du globe. Will est en Australie, tandis que je fais tourner les fichiers depuis la Bretagne. Pour déclencher le code vert, nous devons obtenir dans nos routages un certain nombre de routes qui battent le record avec une certaine marge. Pour cela, il nous faut des vents aux alentours de 20 nœuds. La vitesse moyenne de Spindrift était de 24,5 nœuds, il faudra donc naviguer au-dessus, idéalement avec une mer pas trop formée pour pouvoir maintenir le bateau en vol. C’est un beau défi ! »

Pour rappel, ce record en équipage est détenu par Yann Guichard et son équipage,(parmi lesquels on retrouve Thomas Rouxel), qui, en 2013, avaient traversé l’Atlantique en 6 jours, 14 heures, 29 minutes et 21 secondes.

Sodebo, la liberté a du bon !