L’autoroute du Brésil à 30 noeuds

Après 13 jours de course, Sodebo Ultim 3 file à plus de 30 nœuds vers l’archipel de Sao Pedro et Sao Paulo, situé à environ 1000 kilomètres de la pointe nord-est du Brésil, qu’il devrait franchir dimanche à midi. Un bord de vitesse pure au plus grand plaisir de Thomas Coville.

C’est vendredi à 14h40 que Sodebo Ultim 3 a atteint le point le plus sud de la Transat Jacques Vabre, l’archipel de Trindade et Martim Vaz, situé au milieu de l’Atlantique Sud, à 1000 kilomètres à l’est de Rio de Janeiro. Un moment fort pour Thomas Coville et Thomas Rouxel, comme l’a confié le premier samedi matin : « C’est la deuxième ou troisième fois que je voyais l’île de Trindade, on la voit sortir de l’eau d’assez loin avec des cheminées volcaniques de part et d’autre, c’est super impressionnant et c’est toujours aussi beau. Comme le disait Tom hier : « Ça va me faire ma journée ! » Après notre empannage, on a regardé derrière, ça restera une silhouette de cette Transat Jacques Vabre. »

Autre motif de satisfaction, le passage de l’archipel brésilien était l’occasion de naviguer enfin sur le bon bord, tribord amure, en appui sur le foil bâbord : « On se retrouve sur le bord qui nous est favorable, sur lequel on est capables d’aller à la même vitesse que nos petits camarades, confirme Thomas Coville. Là, on est entre 31 et 40 nœuds, ça fait du bien de revivre, de sentir qu’on a un bateau rapide, on est contents et grisés par la vitesse. Ça fait beaucoup de bien après ces heures à manger notre pain noir sans avoir de foil et la possibilité de voler. »

Alors que Sodebo Ultim 3 fait désormais cap plein nord vers un autre archipel, Sao Pedro et Sao Paulo, situé à 1000 kilomètres au nord-est des côtes nord du Brésil, les vitesses sont effectivement en nette hausse – 30 nœuds de moyenne sur les dernières 24 heures – d’où des conditions de vie à bord assez différentes : « Il y a beaucoup de bruit, les mouvements sont saccadés, il y a un stress lié à la vitesse, le bateau se lève de temps en temps puis retouche l’eau, le flotteur sous le vent est quasiment tout le temps en plein vol. Ce sont des conditions que j’aime bien, un peu musclées, il n’y a pas trop à réfléchir, c’est un peu la testostérone et la puissance du bateau qui parlent. »

Et pour Thomas Coville, du pur bonheur : « On avance vite avec une mer relativement plate et dans des conditions de température assez exceptionnelles, c’est fantastique de naviguer comme ça le long du Brésil. Le programme des 24 prochaines heures sera le même, du reaching appuyé (vent de travers) mi-volant, mi-archimédien, en allant très vite. Pendant que je vous parle, on est à 36 nœuds, c’est assez magique, c’est très agréable pour moi de sentir un bateau de cette taille aller à cette vitesse en toute sécurité. Il y a certes une tension, beaucoup d’efforts, mais c’est sublime. »

Pour finir, le skipper de Sodebo Ultim 3 a tenu à souhaiter un bon anniversaire à l’un de ses équipiers sur la tentative de Trophée Jules Verne l’année dernière, le britannique Sam Goodchild qui, lui aussi engagé (en Ocean Fifty) sur la Transat Jacques Vabre, fête ce samedi ses 32 ans en mer : « Il fait une super course, il est revenu au contact des tout premiers alors qu’il était loin, c’est typique de lui, il ne lâche rien. C’est l’anniversaire de notre Samuel Bon enfant, comme on l’appelle, bon anniversaire mon Sam et bravo ! »

Sodebo, la liberté a du bon !