Jour 6 : Message du skipper Rien de propice à la vitesse ...

Les prévisions du départ se confirment. La météo ne favorise pas les grandes vitesses sur les trimarans géants qui régatent actuellement au sud de l’ile de Terre-Neuve, Sodebo Ultim’ étant cet après-midi toujours positionné en troisième position derrière Macif et Idec Sport et devant Actual.

Les bateaux sont attendus au début de la semaine prochaine à New-York. Une arrivée prévue pour le mardi 4 juillet, un jour particulièrement symbolique et fondateur pour les Américains qui fêtent ce jour-là l’indépendance de leur pays et son émancipation de la couronne britannique.

Thomas Coville décrit la situation de course, le décor dans lequel Sodebo Ultim’ avance ; il parle de son équipage et de l’arrivée du Queen Mary 2 à New York ce matin

La course

« Les conditions de mer et de vent sont très clémentes depuis le début, parfois un peu trop à notre goût et elles sont les mêmes pour tout le monde mais pas au même moment ! Les phases de transitions favorisent légèrement Macif et Idec; on joue et on reste à l’affut à chaque fois. La vitesse du vent crée des différences de vitesses énormes, qui dessinent des scenarios improbables où tout se joue à chaque fois. L’espoir renaît alors et remplit l’équipe de l’énergie de la nouvelle situation.
J’adore ce moment où tout est possible de nouveau, même si la situation météo et les enchainements ne permettent pas de créer des décalages d’angle ou de route qui pourraient être une option. Il faut donc rester à 100 % sur les réglages et le fonctionnement du bateau pour s’offrir une opportunité.
Vivre l’instant sans perdre le fil du projet à suivre, voilà l’enjeu et mon rôle pour garder l’attitude d’attaquant de tout le groupe. Chacun y va de son commentaire. Chacun, avec son œil expert, reste compétiteur et se projette dans une situation. »

Le décor

« Le cadre est sublime et les changements de lumière avec le brouillard sont vraiment particuliers à cette zone. Je ne crois pas avoir traversé l’Atlantique dans des conditions aussi clémentes et de plus en équipage. »

L’équipage

« Je me régale de cohabiter 24h/24 avec Billy (Besson) qui découvre le large et livre ses sentiments avec une spontanéité de Tahitien qu’on retrouve dans sa manière de barrer et de régler. Son rire communicatif emporte tout le monde et Jean-Luc n’a pas tardé de trouvé en lui un public à ses histoires et à ses blagues. J’avais oublié comment il était agréable de vivre en mer avec Thierry (Briend) et son œil de régleur affuté.
Vincent (Riou) aux commentaires est insatiable et nous garde sous pression sans faire d’effort, c’est naturel chez lui et ça traduit bien son parcours. Il y a toujours une explication et on peut trouver une nouvelle idée pour avancer.
La grande carcasse de Loïc (Le Mignon) traverse le bateau sans faire de bruit mais n’en perd rien.
Chacun réagit à la situation d’être là en professionnel et heureux de traverser l’Atlantique sur un des plus rapides bateaux du monde. Cette traversée est tellement riche pour nous tous et l’avenir mais le sujet qui nous préoccupe, c’est quand et comment créé la prochaine situation pour transformer nos efforts en concrétisation et passer devant. C’est passionnant comme à chaque fois que la compétition est là. »

Le Queen Mary à New York

Je pensais au Queen Mary 2 arrivant à New York ce matin comme prévu et aux amis et proches qui sont à bord et pour qui ce moment restera à jamais, j’en suis sûr, gravé dans leurs mémoires. Je partage cette sensation de vivre avec eux un moment, qui même à distance nous relie un peu plus et permet de garder le fil de cette histoire hors norme autour de ce trimaran Sodebo.»

Sodebo, la liberté a du bon !