Faire le dos rond pour en finir avec l'Indien

Evoluant toujours dans un océan Indien chaotique, Sodebo Ultim 3 fait cap plein Est, distant ce vendredi matin d’un peu moins de 1000 milles de la longitude du Cap Leeuwin. Il accuse désormais un léger retard de 50 milles sur le tableau de marche d’Idec Sport.

L’océan Indien, qui avait été si favorable à Idec Sport il y a quatre ans lors de sa tentative victorieuse sur le Trophée Jules Verne, s’avère décidément bien plus capricieux pour Sodebo Ultim 3. Depuis qu’ils ont franchi le Cap des Aiguilles lundi matin, Thomas Coville et ses sept équipiers doivent en effet composer avec une mer croisée et formée qui les contraint à progresser vers l’est avec prudence.

Ce qui explique que leur avance accumulée à Bonne-Espérance sur le détenteur du record se soit transformée en léger retard ce vendredi matin (50 milles à 6h). Invité jeudi soir du live organisé chaque semaine au sein de la base du team à Lorient, Philippe Legros, qui compose la cellule de routage à terre avec Jean-Luc Nélias, analyse : « Nous savions qu’Idec avait eu une trajectoire idéale dans l’océan Indien, parce qu’il avait gardé un phénomène météo très longtemps, ce qui lui avait permis de faire très peu de route et de manœuvres. C’est pour ça que nous voulions passer au Cap de Bonne-Espérance en avance. On mange un peu notre capital en ce moment, mais il reste encore énormément de terrain et on attend le Pacifique avec impatience, la trajectoire d’Idec y avait été moins limpide. Il y aura également beaucoup de choses à jouer dans la remontée de l’Atlantique. »

En attendant, l’équipage fait le dos rond et s’appuie sur sa cohésion pour traverser cette phase un peu plus compliquée pour les nerfs. Ce qu’a confirmé Thomas Coville lors du live : « On a des garçons incroyablement solidaires, il y a une vraie complicité, une envie de vivre ensemble, le groupe a fait un pas en avant énorme au niveau de la cohésion, de la compétence et de la confiance, c’est magnifique à voir. »

Le skipper de Sodebo Ultim 3 a eu la surprise de pouvoir échanger avec l’entraîneur du quinze de France de rugby, Fabien Galthié, avec lequel il a noué des liens proches (ce dernier est même venu naviguer sur Sodebo Ultim 3) et dont il s’est lui-même inspiré pour endosser son rôle de sélectionneur de l’équipage. « C’est un peu surréaliste d’entendre Fabien Galthié dans la nuit noire au large des Kerguelen, c’est le kif total, incroyable ! ». Quant à celui qui, avec une équipe de France composée quasi exclusivement de néophytes, a fait trembler l’Angleterre dimanche dernier (défaite 22-19), il a confié, à l’adresse des huit « Sodeboys » : « Je voudrais leur dire toute l’admiration que j’ai pour eux, leur témoigner mon support inconditionnel. Dans cet équipage, j’ai vu de la passion, de l’humilité, de la force de caractère, ils vont y arriver ! »

Sodebo, la liberté a du bon !