Coup de frein dans le Pot-au-noir

Depuis la nuit dernière, Thomas Coville et Thomas Rouxel sont entrés dans le Pot-au-noir, d’où des vitesses qui ont sensiblement baissé à bord de Sodebo Ultim 3.

Après les belles glisses dans les alizés de l’hémisphère nord, les deux Thomas sont passés dans un autre mode depuis la nuit de lundi à mardi, puisque, par 8° Nord, ils ont eu le droit aux premiers effets du Pot-au-Noir qui les ont considérablement ralentis. Cette zone de convergence intertropicale, où se rencontrent alizés de nord-est de l’hémisphère nord et de sud-est de l’hémisphère sud, est redoutée des marins car très perturbée d’un point de vue météo, et souvent bien aléatoire.

Ils peuvent en effet y rencontrer des calmes plats, synonymes de coups d’arrêt prolongés ou, à l’inverse, des grains violents qui font soudainement passer le vent de 0 à 30 nœuds. Ce qui nécessite d’être constamment aux aguets, soit pour essayer d’exploiter la moindre risée ou le moindre nuage si le vent est aux abonnés absents, soit pour réduire la voilure s’il vient à monter d’un coup. Ce qui n’a rien d’évident la nuit, où la visibilité est parfois nulle sous les nuages. Autant dire que les échanges avec la cellule de routage, composée de Philippe Legros et de Thierry Douillard, doivent être permanents, tout comme l’étude des photos satellites qui permettent de détecter les zones orageuses et les grosses masses de nuages.

Au regard de la situation météo actuelle, Sodebo Ultim 3 a le droit pour l’instant à une version « pétole » du Pot-au-noir, avec une large bande de vents faibles qui s’étend à peu près jusqu’au 3e parallèle, juste au-dessus de l’équateur, distant d’environ 400 milles. Autant dire que Thomas Coville et Thomas Rouxel vont devoir s’armer de patience avant de commencer à naviguer « la tête en bas » et de reprendre de la vitesse vers les côtes brésiliennes et la marque de passage de l’archipel de Trindade et Martin Vaz.

Sodebo, la liberté a du bon !